6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 01:52
reacteur4Il aura fallu plus de 15 mois pour « digérer » Fukushima. 15 mois de trop car la situation est gravissime depuis cette semaine de mars 2011 où 4 unités nucléaires ont explosé sur le même site. 15 mois pour analyser, décortiquer, comprendre, réaliser ce qui s’était produit. Passé ce choc, cette collision inimaginable, il nous faut reprendre nos esprits et résister à la tentation d’oublier. Car le danger est toujours là, de plus en plus menaçant au fur et à mesure que le temps passe.
 
(English version)        (日本語版) 
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Ce sont encore et toujours les Japonais qui nous le rappellent. Non seulement ils ne désarment pas face à leur gouvernement qui a choisi de redémarrer les réacteurs nucléaires d’Ôi alors que ceux-ci sont situés près d’une faille active, mais ils se mobilisent aussi de manière forte en s’adressant directement au secrétaire général de l’ONU afin d’essayer d’éviter le pire : la perte de contrôle du refroidissement des 264 tonnes de combustible entreposés dans la piscine de l’unité 4 de Fukushima Daiichi. Cet évènement possible n’est absolument pas anodin, car il signerait l’évacuation d’une grande partie du Japon, et il polluerait le monde entier de manière irréversible pour des milliers d’années.
 
Tout cela, on le sait depuis 15 mois, mais la prise de conscience de l’urgence de régler ce problème majeur n’est jamais allée au-delà des bonnes intentions. Aujourd’hui, après la stupeur et la souffrance de la catastrophe en cours, de plus en plus de monde semble enfin comprendre qu’il est encore possible d’agir, des voix éclairées se lèvent dans tous les pays : il est réellement temps de faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard !
 
Chers lecteurs, écoutez-les encore une fois, ou bien si vous êtes déjà convaincus de l’urgence d’agir, allez directement au texte de la pétition adressée au secrétaire général de l’ONU !
      
 
 
Sur le risque sismique
 
Katsuhiko IshibashiKatsuhiko Ishibashi, sismologue enseignant au Centre de recherche pour la Sécurité Urbaine de l'Université de Kōbe :
 
Katsuhiko Ishibashi a déclaré que le très fort séisme de mars 2011 augmentait la probabilité d'autres tremblements de terre « dévastateurs » à l'avenir. (lien)  
   
     
 
Sur la solidité du bâtiment réacteur n°4
 
Masashi-GotoMasashi Goto, ex-ingénieur japonais chez Toshiba, expert en conception de centrales nucléaires résistantes aux séismes :
 
« Même si les murs existent, il n’y a pas de manière simple d’en connaître la stabilité. A quel point la stabilité a-t-elle été compromise par la haute température de l’incendie ? Il est essentiel d’avoir toutes les données quand vous travaillez sur un calcul structurel. Mais [les ingénieurs de Tepco] n’ont jamais publié une donnée que quelqu’un de l’extérieur pourrait utiliser pour vérifier leurs conclusions. » (lien)
 
arnie-gundersenArnie Gundersen, expert nucléaire étatsunien :
 
« Je pense que les dommages à la structure de l’unité 4 sont si importants que, si un séisme de magnitude 7,5 se produit, le réacteur n’y résistera pas. » (lien)
 

Jean-Louis-Basdevant.jpg

Jean-Louis Basdevant, physicien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de physique des hautes énergies et d’astrophysique nucléaire. :

 

« A l’heure actuelle où nous parlons, le 25 juin 2012, [le bâtiment réacteur n°4] pose de très graves soucis parce qu’il y a dans des piscines à 30 mètres de haut ‒ qui tiennent par l’esprit ‒ des quantités de barres radioactives. » (lien)

 
 
 
Sur la radioactivité qui se dégagerait par une perte de contrôle de la piscine 4
 
olivier isnardOlivier Isnard, expert français en sécurité nucléaire à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) :
 
« Le combustible de cette piscine serait mis à l’air, sur un kilomètre de distance il y aurait un débit de dose qui serait sur des centaines de Gray/heure, et il n’y a pas un humain qui serait en mesure d’approcher le site. » (lien)
 
Hiroaki KoideHiroaki Koide, professeur à l’Institut de Recherche Nucléaire Universitaire de Kyoto :
 
« Si la piscine devait s’effondrer à cause d’un nouveau gros séisme, les émissions de matière radioactives seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire d’Hiroshima. » (lien)
 
Chris Harris, ancien ingénieur nucléaire étatsunien :
 
« Dans le cas de l'unité 4, vous pouvez avoir une recriticité. (…) Ce serait un processus sans fin sans aucun moyen de le stopper. (…) Vous auriez une autre fontaine inépuisable de particules et de gaz.» (lien)
 
Robert-Alvarez-copie-1Robert Alvarez, expert nucléaire étatsunien, ex-conseiller auprès du Federal Department of Energy du gouvernement américain (1993-1999)
 
« La piscine n°4 est située à environ 30 mètres au-dessus du sol ; sa structure est endommagée et elle est exposée à l’air libre. Si un séisme ou tout autre événement entraînait sa vidange, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium-137 relâchée par la catastrophe de Tchernobyl. » (lien)
 
 
 
Sur les conséquences de la perte de l’eau de refroidissement d’une piscine
 
 
Paul Gailey, professeur agrégé de physique à l'Université d'Ohio :
 
« Une défaillance catastrophique de la piscine de combustible usé de l'unité 4 pourrait potentiellement provoquer en cascade des émissions supplémentaires provenant des autres piscines de combustible usé et des réacteurs. » (lien)
 
Yukiteru-NakaYukiteru Naka, ex-ingénieur japonais chez General Electric, directeur de Tohoku Entreprise, :
 
« Si la piscine se vide, aucun travailleur ne pourra s’approcher du bâtiment réacteur 4, ni des bâtiments 1, 2 et 3. (…) J’aimerais que le gouvernement et Tepco se préparent avec une notion de crise imminente à l’esprit.» (lien)
 
Akio MatsumuraAkio Matsumura, diplomate japonais ayant travaillé trois décennies pour divers organes des Nations-Unies :
 
« [Un effondrement de la piscine n°4 en cas de séisme] détruirait l’environnement mondial et notre civilisation. (…) C’est une question de survie de l’humanité. » (lien)
 
Mitsuhei MurataMitsuhei Murata, ex-ambassadeur du Japon en Suisse et au Sénégal :
 

« A seulement 50 mètres du réacteur n° 4,  se trouve la piscine commune pour les réacteurs n ° 1 à 6 où sont entreposés 6 375 assemblages de combustible nucléaire. Si un feu se déclenche à la piscine du réacteur n ° 4, la piscine commune ne serait également pas une chance. » (lien) 

 

« Il n'est pas exagéré de dire que le sort du Japon et du monde entier dépend du réacteur  n ° 4 » (lien)
 
Ron WydenRon Wyden, sénateur étatsunien (Oregon) :
 
« Le statut précaire des réacteurs de Fukushima Daiichi et le risque que représente l’énorme inventaire de matériaux radioactifs et de combustible usé en cas de séismes ultérieurs devraient être un sujet de préoccupation pour tous, et devrait concentrer de plus grands efforts d’assistance internationale. » (lien)
 
 
 
Pour éviter le pire, il faut appliquer le principe de précaution
avant qu’il ne soit trop tard !
 
(Cliquer sur l'image)
 
imagepetition
 
Puis partagez-là : personne ne doit ignorer cette menace !
 
 
 
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Dossier technique sur la piscine du réacteur 4 de Fukushima Daiichi
A télécharger ici : « Fukushima, la piscine de tous les dangers »
 
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Texte de la pétition adressée au Conseil de sécurité de l'ONU et à son Secrétaire Général Ban Ki-Moon
 
 
Appel urgent pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale
 
 
English version     
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Parce que le bâtiment réacteur n°4 de la centrale de Fukushima Daiichi a subi le terrible séisme du 11 mars et les violentes explosions du 15 mars 2011 et que sa structure a énormément souffert, menaçant sa stabilité,
 
Parce que la piscine de désactivation de cette unité, perchée à 30 m de hauteur, menace soit de s’effondrer avec le bâtiment, soit de se vider de son eau à cause de fissures,
 
Parce que cette piscine contient 1533 assemblages de combustible, l’équivalent de près de 10 fois la quantité de césium 137 relâché par Tchernobyl,
 
Parce que si le combustible n’était plus refroidi par de l’eau, il s’échaufferait, se dégraderait, et provoquerait un incendie dispersant la radioactivité dans l’atmosphère,
 
Parce que le système de refroidissement de la piscine de l’unité 4 n’a pas d’installation de secours et tombe régulièrement en panne,
 
Parce qu’en cas d’incendie des assemblages d’uranium et de plutonium, il ne serait plus possible pour les hommes d’intervenir sur le site tant la radioactivité serait élevée,
 
Parce que l’incendie de la piscine de l’unité 4 provoquerait l’abandon de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi qui recèle à elle seule près de 2500 tonnes de combustible nucléaire, correspondant à une radiotoxicité 90 fois supérieure à Tchernobyl,
 
Parce que le très fort séisme de mars 2011 a augmenté la probabilité d'autres tremblements de terre dévastateurs qui pourraient à l'avenir provoquer l’effondrement du bâtiment réacteur n°4 déjà à moitié ruiné,
 
Parce que de nombreux experts dans le monde entier sont d’accord sur la nécessité d’intervenir au plus vite pour éviter l’évacuation du Japon mais aussi une catastrophe radiologique internationale mettant en péril la santé de l'ensemble des hommes et de leurs descendants,
 
Parce que la compagnie Tepco considère qu’il n’y a pas de danger d’effondrement de cette piscine et qu’elle compte mettre plusieurs années pour transférer le combustible dans un lieu sûr,
 
Parce que la compagnie Tepco et le gouvernement japonais sont incapables de gérer la situation de crise concernant le combustible de la piscine du réacteur n°4 de Fukushima Daiichi,

Parce que l’ONU, garante de la sécurité internationale, est la seule organisation apte à prendre en charge cette menace permanente pesant aujourd’hui sur tous les hommes,
 
Nous, citoyens du monde,
 
- exigeons que l’ONU mette en place d’urgence une équipe internationale, indépendante et interdisciplinaire ayant autorité pour prendre en charge la gestion du transfert et de la mise en sûreté du combustible de la piscine de l’unité 4 de la centrale de Fukushima Daiichi,
 
- demandons que tous les moyens soient dévolus à cette cellule de crise afin qu’aucun obstacle ne vienne retarder son action, et que l’objectif de mettre en lieu sûr le combustible soit atteint le plus rapidement possible,
 
- souhaitons que l’ONU favorise toutes les coopérations techniques, scientifiques, économiques et politiques nécessaires, y compris non-gouvernementales, afin de mettre un terme au plus vite à cette menace mondiale jamais égalée dans l’histoire de l’humanité.
 
 
 
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Aller plus loin avec une vidéo (sous-titrage en français Kna)
 

 
 
Interview par Marc Willacy d'ABC Australie sur les dangers de la piscine de combustible n°4 de Fukushima.
Les personnes interrogées sont :
- Pr. Hiroaki Koide, expert en réacteurs nucléaires de l'université de Kyoto.
- Robert Alvarez, conseiller en politique énergétique aux Etats-Unis
- Yoshimi Hitosugi, porte-parole de TEPCO
- Tomohiko Suzuki, journaliste et travailleur clandestin à la centrale de Fukushima.
- Misuhei Murata, ancien ambassadeur du Japon en Suisse.
 
 
 

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commentaires

G
En espérant que cela serve à quelque-chose...
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B
Il en vas de l'avenir de la planéte et de l'Humanité que de réagir immédiatement et de mettre tous les moyend modiaux pout soutenir le Japon
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B
Mais ils n'ont toujours pas compris combien de morts leur faut-il?
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R
@ Lionel<br /> Personnellement, puisque vous me le demandez, je dirais que seule la dimension spirituelle, à condition d'être convenablement orientée, permet à l'homme de maîtriser ses pulsions entropiques. Sur<br /> le cas que vous citez, et que vous qualifiez vous-même de "mythique", difficile de se prononcer en l'absence de textes. Mais a priori, je me méfierais. Une culture saine s'apprécie à la force de<br /> ses idées, exprimées dans sa littérature, ses arts, ses réalisations scientifiques, la portée de ses échanges. Une relativement longue période de stabilité, attestée par l'absence, sur le terrain<br /> archéologique, de signes de destructions et reconstructions successives, est bien souvent, malheureusement, le signe de l'efficacité et de l'enracinement provisoires d'un système répressif élaboré:<br /> hiérarchie rigide, cloisonnement social étanche, castes, esclaves, hilotes, métèques, servage, quadrillage sécuritaire, théocratie avec sacrifices sanglants etc., etc... Violence endogène au lieu<br /> d'être exogène!
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L
Nouvelle objection majeure !!!<br /> Vous parlez de "nature Humaine" et évoquez la guerre et la violence d'après vous inhérent à notre espèce animale...<br /> Répondez à cette simple question :<br /> En êtes vous absolument certain ?<br /> Quelles sont vos références en dehors de certitudes établies d'après le modèle judéo-chrétien-occidental post-moderne...<br /> C'est en effet une certitude qui ne concerne QUE nos civilisations et Cultures.<br /> Des études archéologiques assez récentes effectuées au Pérou à propos de la mythique Cité-Mère montrent une civilisation qui a perduré pendant plus de 8000 ans sans connaitre la guerre.<br /> Et attention, pas deux ou trois villages, hein !<br /> Une cité de plus d'un million d'âmes !!!<br /> Prenons en de la graine et restons sur une seule certitude :<br /> Seuls les doutes ne conduisent pas à la folie !
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R
Au sujet des guerres:<br /> Vu ce qui a été dit plus haut de la volonté de puissance inhérente à la nature humaine, on peut considérer que l'état de guerre est perpétuel et que toute guerre n'est que préparation de la<br /> suivante, qui prendra une forme plus ou moins ouverte, guerre "froide" ou "chaude", les responsabilités étant quasi universellement partagées. Si les Américains ont repris, accéléré et militarisé<br /> les découvertes européennes concernant l'atome, leur vecteur en 1945 était primitif comparé aux missiles balistiques qu'ils purent ensuite récupérer en Allemagne; cette démonstration de force était<br /> bien le premier acte du conflit mondial suivant. Les Russes, ayant fort bien compris le message, mirent le paquet pour développer au plus vite la surenchère: la bombe H. Le Japon, quant à lui,<br /> avait non seulement réalisé d'importantes percées dans le domaine des armes biologiques, en les expérimentant sur des cobayes humains, mais avait découvert, avec l'étude du jet stream, le moyen<br /> potentiel d'atteindre les bases arrières de son adversaire américain. La troisième guerre mondiale ayant fait long feu, cette énergie destructrice massivement stockée et éparpillée sous le masque<br /> du nucléaire civil se retourne contre ses créateurs.
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L
Robert, vous commettez une très grave erreur !<br /> En aucun cas Hiroshima et Nagasaki n'ont mis fin à la guerre, elle avait déjà pris fin...<br /> Ce qui ajoute considérablement au cynisme et à l'horreur de la prise de décision du bombardement.<br /> Ce fut un acte délibéré de massacre pour le besoin sadique de vérifier l'efficacité de cette nouvelle arme...<br /> Et permettre ainsi de terroriser le monde. Qui désormais oserait s'en prendre aux États-Unis ?<br /> Ce fut un acte de pure barbarie à l'idéologie nazie marquée, j'en veux pour preuve l'amnistie accordée à tous les scientifiques nazis ( surtout ceux liés aux lancements de missiles et d'armement<br /> chimique/bactériologique ) qui accepteraient de collaborer au programme militaire étasunien.<br /> La réalité est que le néolibéralisme porte en lui cette idéologie néo-nazie et que comprendre le nucléaire d'un point de vue global est admettre cette idée !
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R
Ce que vous dites du nucléaire indissolublement militaro-civil devenu instrument incontournablle de la volonté humaine de puissance sous toutes ses formes est à la fois très vraisemblable et très<br /> inquiétant, car combien de souffrances, combien de sacrifices seront nécessaires pour parvenir au renoncement? Et ne sera-t-il pas trop tard lorsque les consciences s'éveilleront?
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D
PS : la recherche de dominance peut prendre des formes inattendues, comme par exemple, la domination par la supériorité intellectuelle.<br /> <br /> Delphin
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D
Comme Frédéric, mais de façon moins péremptoire (ce péremptoire qui le dessert certainement aux yeux de Robert et d'autres), je pense que nous ne sommes pas vraiment sortis - malgré le vernis<br /> trompeur - de l'état animal de dominance.<br /> <br /> Simplement, chez les humains, la recherche de dominance prend des habits trompeurs Au Moyen-Age, chez nous, il y avait le suzerain, les vassaux, les serfs... tout cela habillé d'une morale<br /> impeccable : fidélité, félonie, faire le bien de ses sujets. Mais cette geste n'était qu'idéal théorique affiché pour se faire plaisir, tandis que régnait arbitraire, prévarication, asservissement<br /> du pauvre (bête par nature) et loi du plus fort.<br /> <br /> Notre époque technologisée est la même, sauf que nos épées sont laser et l'habillage plus dissimulateur, du fait même des possibilités techniques.<br /> <br /> Le nucléaire est justement un des instruments de cette dominance. La vrai raison de son succès mondial fulgurant n'est pas, malgré les intentions proclamées, la fourniture d'énergie mais la volonté<br /> de puissance. Rendement d'un réacteur nucléaire, 33%, moins 8% officiels de perte en ligne (longues distances) et l'enrichissement, le retraitement, le stockage déchets... On n'atteint pas 30%<br /> globalement.<br /> <br /> Une puissance fantastique est donc engagée - la puissance de l'atome - pour un résultat final à l'utilisateur qui laisse songeur.<br /> <br /> L'atome, c'est pour ses promoteurs (leur idéal de puissance), pas vraiment pour ses utilisateurs.<br /> <br /> Tout est comme cela dans nos sociétés où "gagner des parts de marchés" a remplacé "gagner des batailles". Elles ne sont pas pires qu'avant, elles ont modernisé la recherche effrénée de<br /> dominance.<br /> <br /> Cependant, les conséquences potentielles effroyables de cette pulsion animale et les limites apparues de notre planète nous placent, pour la première fois dans l'histoire de l'homme, en nécessité<br /> absolue de changer, dominés... et dominants.<br /> <br /> Nul doute que nous allons être le siège d'une course de vitesse entre atteinte irrémédiable à notre monde et changement de structures mentales.<br /> <br /> Qui gagnera ?<br /> <br /> Delphin
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F
Robert, vous vous "gardez de dériver trop de schémas systématiques de l'Histoire". Mouais... Pas très convaincant.<br /> <br /> Le 6 août 1945, la physoniomie des relations entre les humains a radicalement changé. L'explosion de la bombe atomique a mis fin à la deuxième guerre mondiale de manière spectaculaire. Et comme les<br /> deux guerres mondiales étaient des grandes calamités, les peuples ont pensé qu'il fallait accepter la bombe atomique comme pilier de la société pour éviter les guerres mondiales, et donc, qu'il<br /> fallait accepter tout ce qui va avec : la pyramide hiérarchique de décision, la sacralisation de la science qui remplace la sacralisation de la religion, les impôts qui vont avec, en somme la<br /> domination avec un grand D.<br /> <br /> Donc, au lieu de nous faire faire la guerre, les cupides autoritaires nous imposent de payer leurs bombes atomiques. Au final, le nucléaire n'est qu'un instrument de domination des peuples, de mise<br /> en place d'une pyramide hiérarchique à la place de la démocratie ou d'une autre forme de société émancipée et en accord avec la planète terre.<br /> <br /> La distinction entre civil et militaire n'existe pas. Le nucléaire dit "civil", c'est aussi un acte de domination des peuples. Si nous nous réunissions tous pour savoir comment nous pourrions faire<br /> sur l'énergie, jamais nous ne mettrions en place ce qui existe aujourd'hui.
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R
... En somme, à menace mondialisée, résistance mondialisée!
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R
@Frédéric<br /> L'idée que le nucléaire, de même qu'il engendre, au niveau génétique, des malformations et des aberrations biologiques, puisse imposer ses propres monstruosités au niveau des structures de pouvoir<br /> politique et social, est sans aucun doute digne d'être retenue. Cependant, je me garde de dériver trop de schémas systématiques de l'Histoire, qui, vue dans le détail, réserve toujours des<br /> surprises. Montesquieu estimait que tout système politique a sa bonne et sa mauvaise forme. Avec le nucléaire, nous changeons d'échelle, et c'est vrai que militaire ou civil, il impose partout le<br /> même aveuglement destructeur, le même culte du mensonge, la même perversion de la science, la même corruption institutionnalisée. C'est une épreuve majeure de notre civilisation humaine que nous<br /> traversons. La solution, que cela plaise ou non, devra être globale, c'est à dire passer par une "mondialisation" dans sa "bonne forme".
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F
Je suggère, Robert, que vous vous penchiez sur la question : chez les insectes, est-ce qu'on sépare aussi le pouvoir judiciaire de l'exécutif ?:-) Remarquez, ça aussi c'est de la théorie dans la Vè<br /> République.<br /> <br /> Fukushima n'est pas une erreur humaine. C'est l'oeuvre de destruction d'une société qui a la caractéristique principale d'être une pyramide hiérarchique : ce sont ceux qui sont tout en haut, qui<br /> prennent ces décisions.<br /> <br /> Fukushima existe parce que la centrale nucléaire existe, comme le crash d'avion existe parce qu'on fait voler des avions, comme les marées noires existent parce qu'on fait voguer des pétroliers. Il<br /> y aura une catastrophe en Europe aussi.<br /> <br /> La structure hiérarchique existe chez les loups, mais elle reste cantonnée à la meute. Notre société au contraire concentre de plus en plus de pouvoirs dans les mains de moins en moins de monde :<br /> c'est la mondialisation.<br /> <br /> Le chef loup dans la meute n'a la possibilité que de choisir sa femelle. Le chef dans la Vè République peut décider de l'esthétique de l'intégration des cheminées et des panneaux solaires chez<br /> vous, comme il peut aussi faire anéantir l'humanité avec son arsenal atomique.<br /> <br /> Vous commencez à saisir ? Peut-être n'était-ce que de la naïveté. Vous n'avez pas l'air très documenté sur les différentes formes de sociétés qui ont eu lieu dans le passé. Sachez que "le<br /> nucléaire", c'est une forme de société à lui tout seul. Ce n'est PAS UNE QUESTION D'ENERGIE. le nuclkéaire c'est un instrument de DOMINATION DES PEUPLES.<br /> <br /> Je vous suggère ce film pour vous documenter un peu (1h30) : http://www.p-plum.fr/?Film-Vivir-la-Utopia
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R
Bonjour Frédéric,<br /> Je ne suis pas sûr de m'y retrouver dans ces considérations théoriques: n'y a-t-il pas aussi des structures hiérarchiques dans la nature: sociétés d'insectes, mâles dominants, marquage de<br /> territoires, etc.? Et comment mener à bien des réalisations collectives sans partage des tâches et structure hiérarchique? Pour construire les pyramides, on sait qu'il a fallu toute une<br /> organisation, bien plus complexe et malgré tout "humaine" que la vision simpliste d'une masse d'esclaves sous le fouet des soldats du Pharaon: restauration, logement, gestion des équipes<br /> tournantes, soins médicaux, voire même administration de l'octroi de journées de congé pour raisons diverses! Y a-t-il eu des voix qui se sont élevées pour condamner cette entreprise coûteuse,<br /> inutile et anti-naturelle? Peu importe! Le nucléaire a est sans doute déjà un poison dans mon assiette et c'est un tsunami de très longue durée et d'envergure planétaire. Le plutonium avait disparu<br /> de la nature et c'est bien l'homme qui l'y réintroduit. C'est cette urgence qui doit nous mobiliser! Les pyramides resteront debout, les ferrailes enchevêtrées des réacteurs déchiquetés de<br /> Fukushima rouilleront lentement au bord d'un océan sans poissons, mais nous risquons bien de ne plus être là pour débattre de notre vraie nature!
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F
Bonjour Robert,<br /> Ce n'est pas l'être humain qui provoque cette crise qu'est le nucléaire, c'est la société pyramidale hiérarchique que chacun de nous laisse s'installer parce que la vie est belle et qu'on est<br /> gentil.<br /> <br /> Lisez Bookchin, si je puis me permettre :<br /> - la première nature de l'homme, c'est d'être dans la nature, comme les autres animaux, il n'y a rien de mal à cela<br /> - la deuxième nature de l'homme, c'est d'être dans la société, de la construire.<br /> <br /> Lorsque c'est un société pyramidale hiérarchique qui institutionnalise la relation de domination (patron/salarié, élu/électeur, fonctionnaire/contribuable), alors deuxième nature va CONTRE la<br /> première nature et alors la société est condamnée à la mort à grande échelle, parce qu'elle détruit l'espace où elle vit.
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R
@ Lionel<br /> Je souscris tout à fait à votre vision du nucléaire comme étant fondamentalement dangereux et destructeur, comme à votre dénonciation de toute illusion de le rendre sûr par l'accumulation de<br /> précautions et de mesures de sécurité. La plupart des lecteurs de ce blog, je crois, sont du même avis. Mais il faut penser à ceux, encore trop nombreux, qui ont cédé à la facilité d'accepter<br /> l'idée scandaleuse, exprimée par exemple par Anne Lauvergeon, que "le nucléaire n'est pas en cause: les réacteurs se sont arrêtés comme prévu après la secousse et personne n'aurait pu prévoir<br /> l'ampleur du tsunami inédit qui a suivi." Tout au plus reconnaît-elle que TEPCO a péché par "manque de transparence". Autrement dit, le nucléaire se trouve justifié par des arguments totalement<br /> arriérés: la faute est à la nature impossible du Japon et à la mentalité rigide de son peuple ...<br /> On se demande ce que ce mot "transparence" signifie quand il intervient dans un contexte aussi faussé dès le départ: ce n'est qu'un soporifique pour endormir les inquiétudes du public.<br /> Or, en gros, cette version reste la version officielle, gouvernementale, financière internationale, médiatique.<br /> Il m'a semblé que l'article de CNN que j'ai cité faisait date, car il met fin définitivement à cette imposture. Ce n'est pas la malchance d'une aberration naturelle qui explique tout. C'est bien<br /> l'être humain qui a produit cette crise. Il est mis en cause à tellement de nivaux (concept de départ, aveuglement et négligences diverses, malversations ... ) que la responsabilité de l'industrie<br /> tout entière, y compris au niveau international, est engagée.<br /> Je suis d'accord avec vous, le terme "erreur" est trop léger, trop pardonnable. C'est celui de 'responsabilité" et de "culpabilité" qui convient.<br /> Celle-ci est tellement énorme qu'elle revient à mettre en cause le nucléaire dans son essence.
Répondre
L
Petit oubli, merci pour le lien, il m'a permis de vérifier un fait que je soupçonne depuis longtemps, les site :<br /> http://www.japanquakemap.com/<br /> est un pur objet de propagande, ils minimisent de façon systématique la magnitude, un 4.9 devient automatiquement un 4.6 et hop, comme le prix d'une marchandise, on ne retient que le plus faible,<br /> la surprise sera à la caisse !
Répondre
L
Bonsoir à toutes et tous,<br /> Je m'adresse à Robert qui insiste pour marquer le risque de défaillance humaine.<br /> L'industrie nucléaire est exposée à tous les risques, y compris ceux ( et surtout ceux... ) auxquels nous n'avons pas pensé.<br /> C'est la raison de notre combat contre toute velléité d'un nucléaire sécurisé.<br /> Selon les lois du principe de précaution, en raison de leurs conséquences toutes les situations envisagées comme possibles doivent être tenues pour vraies.<br /> Ce qui signifie en clair qu'il importe peu qu'il s'agisse d'erreurs humaines ou de conséquences d'un tsunami ou d'un séisme !<br /> La seule chose que nous devons prendre en compte est l'impossibilité de sécurisation de l'industrie nucléaire, c'est sans aucun doute le secteur où le jeu des dominos est le plus actif et où causes<br /> et conséquences sont totalement imprévisibles !<br /> Alors si l'on dit qu'il s'agit d'erreurs humaines il y aura toujours un espoir de faire du nucléaire "sur".<br /> C'est un leurre !<br /> Les risques sont multiples et ceux d'origine humaine multiplient encore ces possibilités.<br /> Ne jouons pas le jeu que l'on veut nous faire jouer, erreurs humaines ou pas le nucléaire est à bannir et on se fout de savoir si Mr Khan est responsable, ce qui devait arriver est arrivé. S'il<br /> s'était agit d'une usine de chaussures, les conséquences n'auraient pas été les mêmes pour les erreurs identiques.<br /> Qui pouvait prévoir que le couvercle du confinement verrait les boulons distendus au point de ne plus être étanche ?<br /> Qui pouvait prévoir des erreurs dans la construction et le coulage du béton ( erreurs structurelles )?<br /> Ne pas tenter de nous justifier, c'est la seule attitude juste.<br /> Ne parlons pas du risque inhérent au nucléaire qui est la fabrication d'une société militaro-policière, c'est un sujet déjà tellement débattu depuis 40 ans et plus.<br /> Pour toutes ces raisons, il faut dire un NON définitif et sans appel.<br /> Le reste est du bla-bla dont se moquent éperdument les victimes.
Répondre
R
Pour le risque lié à la sismicité, vous pouvez suivre en direct, en temps réel, la situation au Japon sur le site suivant qui enregistre les moindres vibrations du sol avec signaux sonores de<br /> fréquence variable selon l'intensité du mouvement; une sonnerie d'alerte est donnée dès qu'un départ de séisme est détecté.<br /> <br /> http://www.ustream.tv/channel/nied4maps-test
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Le dernier livre de Jean-Marc Royer

 

 

Le dernier numéro d'Atomes crochus

 

 

Frankushima : un essai graphique sur la catastrophe de Fukushima et le risque nucléaire en France. Site dédié : frankushima.com

 

Un livre essentiel sur les conséquences de Tchernobyl

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Un livret pour tout apprendre sur le nucléaire !

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