25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 10:22

Treize ans après le début de la catastrophe nucléaire, Tepco n’a pas encore retiré un seul gramme des 880 tonnes de corium gisant au fond des réacteurs. C’est dire si la tâche est difficile, voire insurmontable dans les délais fixés à 40 ans.

Lors de la dernière investigation, Tepco a découvert un trou mais il n’en fait pas mention dans son rapport. Essayons d’y voir plus clair avec cette nouvelle visite à l'intérieur du BR1.

La dernière investigation en date est celle réalisée du 28 février au 14 mars 2024 dans l’enceinte de confinement du réacteur n° 1. Tepco a diffusé des photos prises par le robot introduit dans l’enceinte. Les voici, avec des explications en partie tirées du rapport correspondant édité le 18 mars 2024. Mais avant de commencer la visite, je dois vous expliquer ce que signifie CRD. C’est un acronyme pour « Control Rod Drive », littéralement « commande de barre de contrôle ». Il faut se souvenir que dans ce type de réacteur (Mark 1), les barres de contrôle, qui permettent de contrôler la réaction en chaîne, sont en dessous de la cuve avec un mécanisme hydraulique pour pouvoir les monter ou les descendre. Sont donc en jeu dans les CRD des barres de contrôle, des boîtiers ou logements pour les guider et les protéger quand elles ne sont pas dans la cuve et des moteurs complexes pour les mouvoir.

Tepco a également diffusé deux vidéos de cette investigation (filmée par 4 mini-drones) que vous trouverez en fin d’article.

Une image explicative (ci-dessous) a été ajoutée au dossier publié le 18 mars. Elle est tirée d’un rapport d’investigation intitulé « État d'enquête interne de l’enceinte de confinement primaire de l'unité 1 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi » publié le 4 avril 2023 mais introuvable pour l’heure sur le site de Tepco. Je vous mets cette illustration en début d’article pour savoir où on se trouve et de quoi on parle, ainsi qu’une vue aérienne de la centrale prise début mars.

 

 

Extrait du rapport Tepco (traduit en français)

Extrait du rapport Tepco (traduit en français)

L’ex-centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi le 8 mars 2024 (source : capture d’écran vidéo ANN-News)

L’ex-centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi le 8 mars 2024 (source : capture d’écran vidéo ANN-News)

1. L’ouverture dans le socle du réacteur 1

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette ouverture rectangulaire de largeur d’homme est destinée, en fonctionnement normal, à pénétrer sous la cuve, là où sont les barres de contrôle, afin de pouvoir les remplacer en cas d’avarie. La photo est prise depuis l’extérieur du socle en béton qui soutient la cuve. Tous ces petits points blancs que l’on voit voler partout dans cet espace, ce ne sont pas des confettis mais l’effet de la forte radioactivité sur les capteurs photographiques du robot. Tepco précise que « les murs de l’ouverture ne sont pas gravement endommagés ». Alors oui, à ce niveau ça va. C’est quelques mètres plus bas que ça craint puisque le corium a mangé le béton en laissant les fers à nus, j’en avais parlé l’année dernière ici. À ce propos, Tepco a depuis affirmé que la stabilité de l’ensemble n’était pas en danger. C’est loin d’être l’avis de tous les experts.

 

2. Vue sur le robot-serpent

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette photo prise par un drone montre l’avant du robot à l’approche de l'ouverture utilisée pour remplacer les CRD.

Coupe de l’enceinte de confinement du BR1 et situation des prises de vue.

Coupe de l’enceinte de confinement du BR1 et situation des prises de vue.

3. Boîtier de CRD

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette photo, prise depuis l'intérieur du socle, est censée montrer le boîtier d’un CRD tombé près de l'ouverture mais on n’y voit pas grand-chose. Des adhérences en forme de stalactites et de « touffes » sont visibles en haut. Peut-être des restes du corium qui est passé par là.

 

4. Pièces d’équipement de CRD

Source : Tepco

Source : Tepco

C’est un zoom de la zone centrale de la photo 3. Le boîtier du CRD est tombé avec plusieurs pièces d'équipement liées au CRD.

 

5. Bas d’un boîtier de CRD

Source : Tepco

Source : Tepco

C’est un zoom de la zone centrale de la photo 4. Selon Tepco, il semble que le bas d’un boîtier de CRD soit tombé sur les rails de remplacement du CRD.

 

6. Amas de matière fondue

Source : Tepco

Source : Tepco

Photo avec flou artistique dû probablement à la forte radioactivité. Il s’agit d’amas de matière de couleur or dans la partie supérieure des boîtiers de CRD, probablement du corium.

 

7. Stalactites

Source : Tepco

Source : Tepco

Des stalactites attachées aux amas sont visibles. Ce sont probablement des coulures de corium.

 

8. Amas de matière fondue

Source : Tepco

Source : Tepco

Selon Tepco, il s'agit d'objets en forme de touffes qui se trouvent plus à l'intérieur du socle que le boîtier du CRD tombé à proximité de l'ouverture. Ceux-ci sont suspendus à l'équipement lié aux CRD. Tepco suppose que ces objets ont migré vers le bas depuis le haut. Avec une densité comprise entre 6 et 9, le corium est un bon candidat pour l’identification de cette matière qui, en refroidissant, a pu créer des formes bizarres.  

 

9. Mur du socle

Source : Tepco

Source : Tepco

Ceci est une photo du mur du socle prise à l'intérieur du socle. Tepco remarque qu’aucun dommage significatif n’est observé et que le béton est toujours présent.

 

10. Câbles

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette photo montre un autre endroit du mur à l'intérieur du socle. À gauche, on observe un boîtier-relais de câbles et, fixés au mur, des câbles déformés.

 

11. Vue de l’intérieur du socle

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette photo de l'intérieur du socle montre, selon Tepco, une « ouverture TIP existante » et des objets supposés être des équipements liés au « TIP » pendant vers le bas. Tepco n’explique pas ce qu’est un TIP, mais il est possible, selon la documentation mise en ligne par la NRC, qu’il s’agisse d’un ensemble de détecteurs de neutrons destinés à « obtenir une répartition axiale et radiale du flux de neutrons au sein du cœur du réacteur » (TIP = Traversing Incore Probe System). À confirmer.

 

12. Boîtier CRD à l’envers

Source : Tepco

Source : Tepco

Cette photo montre un boîtier CRD qui est à l’envers par rapport à sa position d'origine. En incrustation, on voit une photo d’un boîtier en position normale. Il faut reconnaître que tout est sens dessus dessous à l’intérieur du socle.

 

Tepco conclut son rapport d’investigation en disant que « des objets sont probablement tombés du haut de la cuve sous pression, mais il n'est pas possible de déterminer s'il s'agit de débris de combustible ou d'équipement brûlé pour le moment ». Vu les amas de matière fondue et les stalactites, il s’agit très probablement de corium, avec une proportion variable de combustible nucléaire et d’équipements à l’intérieur plus ou moins fondus.

 

Par ailleurs, la vidéo du 28 février, l’air de rien, montre une image que Tepco ne mentionne pas dans son rapport : un gros trou dans le caillebotis métallique. Est-il possible que ce trou ait été formé par une coulée de corium (dont on aperçoit quelques éclaboussures sur le bord) ? Il rappelle celui découvert en février 2017 sous la cuve du réacteur n° 2 (lien), même si celui-ci semble plus petit. C’était prévisible que Tepco ne parle pas de cette découverte. Il semble en effet y avoir deux enquêtes, une interne où on ne communique pas les informations essentielles et une publique où on fait de la communication qui n’abîme pas l’image du nucléaire et/ou de Tepco. On attendrait un rapport plus sérieux, avec l’analyse de la formation de ce trou, sa localisation et les débits de doses enregistrés. L’enceinte avait déjà été visitée en 2015 par un robot qui donnait des débits de dose allant jusqu’à 9 Sv/h (lien vidéo) dès que le robot s’approchait d’un résidu fondu.

 

Le trou du réacteur n° 1 (capture d’écran, vidéo Tepco du 28/02/24, à 6:46).

Le trou du réacteur n° 1 (capture d’écran, vidéo Tepco du 28/02/24, à 6:46).

Or, selon le cheminement du drone, ce trou est situé à l’extérieur du socle, ce qui voudrait dire que du corium a pu s’échapper de la cuve de manière latérale et non pas verticale comme attendu. Il existe de nombreux trous dans la partie verticale de la cuve pour faire passer des tuyaux. Rien que sur la photo de l’enceinte de confinement ci-dessous qui date de la construction du réacteur 1, on peut compter une bonne dizaine de tuyaux qui sont autant de brèches potentielles (Le confinement est bien relatif !).

Les tuyaux sortant de l’enceinte de confinement du réacteur 1 (capture d’écran vidéo borrrden)

Les tuyaux sortant de l’enceinte de confinement du réacteur 1 (capture d’écran vidéo borrrden)

Est-ce que ceux qui sont situés en bas de cuve pourraient avoir laissé passer du corium ? C’est possible. Si l’on regarde la coupe d’une cuve de réacteur de ce type, on observe que deux tuyaux partent bien de la partie inférieure de la cuve. Il s’agit de deux tuyaux de recirculation de l’eau du circuit primaire (entrée et sortie) reliés à des pompes de jet. Dans la vie réelle, quand on veut vider une casserole, on la retourne. Dans le monde atomique, la cuve est fixe donc pour renouveler ou faire circuler l’eau du circuit primaire, il faut des tuyaux et des pompes.

Ecorché d'une cuve de réacteur BWR GE

Ecorché d'une cuve de réacteur BWR GE

Il se trouve que ces tuyaux se situent juste au-dessous du plateau qui porte les assemblages de combustible. Puisque fonte du cœur il y a eu, est-il possible qu’une partie du corium ait emprunté ces tuyaux pour faire une petite sortie en dehors du socle ? Les tuyaux, n’appréciant guère la chaleur intense du corium (de 2 à 3000 °), ont-ils pu céder et le laisser s’échapper, ce qui expliquerait ce trou inédit ? Le drone n’ayant passé que 3 secondes à considérer ce trou, il est évident que l’opérateur le connaissait déjà. Une autre hypothèse serait que le trou coïncide avec le passage vertical d'un tuyau de ce diamètre qui aurait disparu dans la catastrophe. Encore un truc bizarre dont Tepco parlera peut-être un jour.

 

Pierre Fetet

 

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Vidéos

Vidéo de la première investigation avec les drones 1 et 2 publiée par Tepco le 28 février 2024.

Vidéo de la seconde investigation avec les drones 3 et 4 publiée par Tepco le 14 mars 2024.

Parallèlement aux investigations de Tepco, la NRA (Nuclear Regulation Authority) poursuit ses recherches pour comprendre tous les évènements qui ont eu lieu en 2011 dans les réacteurs et surveiller les opérations de démantèlement. Ainsi, le 22 décembre 2023, des agents de cette institution sont allés inspecter l'intérieur du bâtiment du réacteur de l'unité 1 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. La radioactivité ambiante était environ de 300 µSv/h, soit 1500 à 2000 fois plus élevée que la normale avec des pointes à 1 mSv quand ça sonne. On est étonné de voir les risques radiologiques que prennent ces personnes pour enquêter.

Enquête à l'intérieur du bâtiment réacteur de l'unité 1 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi de TEPCO (film du 22 décembre 2023, NRA)

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Sources :

Rapport de Tepco*

Photos et vidéos de Tepco

Chaîne Youtube NRA

Chaîne Youtube ANN-News-CH

 

*Avec le concours d’Evelyne Genoulaz pour la source et l’aide à la traduction.

 

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En savoir plus sur le BR1

Chaîne Youtube BlogdeFukushima : playlist Réacteur 1

Articles du blog de Fukushima sur le BR1 depuis 2011

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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 10:08

Décidemment, la catastrophe de Fukushima n’en finit pas. Après les explosions des unités 1, 2, 3 et 4 en 2011, la pollution majeure générée au Japon et dans le Pacifique, le déplacement de 160 000 habitants, la menace d’effondrement de la piscine du réacteur 4 de 2011 à 2014, la détection de centaines de cancers de la thyroïde chez les enfants de Fukushima, la menace d’effondrement de la piscine du réacteur 3 jusqu’en 2021, c’est au tour du réacteur 1 de faire parler de lui en constituant une nouvelle menace majeure : la cuve pourrait s’effondrer à cause d’un tremblement de terre en remettant en cause le démantèlement et surtout en risquant de provoquer une nouvelle pollution atmosphérique. Petit historique et état actuel.

 

-oOo-

 

Construite à partir de 1967, l ’unité 1 de Fukushima Daiichi a été la première installation du site à être mise en service en 1971 (modèle : Mark 1, General Electric).

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

En 2011, alors que le réacteur vient d’être vérifié et validé pour 10 ans supplémentaires, le grand séisme vient tout chambouler. 24 h exactement après le tsunami, le bâtiment réacteur n° 1 explose.

 

Toute la partie supérieure du bâtiment réacteur s’est volatilisée, faisant de gros dégâts à la surface technique (niveau 5) et ne laissant en place que les poutres métalliques des murs. Ce qui a fait croire que seul le haut du bâtiment avait été affecté par l’explosion d’hydrogène.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Très rapidement, Tepco décide de couvrir le bâtiment réacteur avec une bâche étanche afin que la forte radioactivité qui s’en échappe soit contenue et ne pollue pas plus le site alentour.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

La question à l’époque était : si ce n’était qu’une explosion d’hydrogène, pourquoi diable une pollution radioactive majeure ?

Revenons au bâtiment : cette vue aérienne prise juste après l’explosion montre que le toit s’est effondré sur la surface technique :

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

En 2017, soit 6 ans après l’explosion, les débris n’étaient pas encore totalement dégagés mais on commençait à y voir plus clair et des investigations ont pu être menées.

Photo Tepco 2017

Photo Tepco 2017

Les photos diffusées par Tepco cette année-là ont permis de se rendre compte de l’étendue des dégâts dans l’étage inférieur à la surface technique, le niveau 4.

Plafond du niveau 4 éventré

Plafond du niveau 4 éventré

Condenseurs dont l’isolation est décollée

Condenseurs dont l’isolation est décollée

On s’est rendu compte que l’explosion avait été assez puissante pour soulever de grosses dalles de béton, comme ça a été le cas pour le couvercle du sas d'accès matériel (1,5 t) :

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Observons maintenant tout ce qui concerne la partie autour du réacteur. Grâce à une représentation schématique fournie par Tepco, on voit bien comment sont disposées les différentes parties du bâtiment : l’enceinte de confinement, en forme d’ampoule, surmontée du puits de cuve et de dalles anti-missiles sensées non pas protéger le réacteur en cas de guerre mais d’éviter à des barres de contrôle ou de combustible de remonter violemment au niveau de la surface technique en cas de perte de contrôle du réacteur. A droite du puits de cuve, nous voyons la piscine d’équipement qui sert à entreposer du matériel radioactif lors de l’entretien et des changements des barres de combustible, tandis qu’à sa gauche, on voit la piscine de combustible usé, appelée aussi piscine de désactivation. On ne voit pas l’intérieur de l’enceinte de confinement où se trouve la cuve du réacteur, là où on entretient la réaction en chaîne pour produire de la chaleur.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Un autre schéma de Tepco montre plus précisément la dalle anti-missile qui se compose en fait de 3 couches.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Chaque couche est composée de 3 éléments jointifs. La dalle anti-missile est donc composée de 9 éléments formant pour chaque niveau 3 cylindres superposés. J’ai calculé le volume de cet ensemble (environ 220 m3) et l’ai multiplié par la densité du béton armé (autour de 2,3 t/m3), ce qui donne une masse totale d’environ 500 t.

Dalles jointes en feuillure

Dalles jointes en feuillure

L’état de la surface technique découvert par Tepco montre que l’explosion a tout détruit : le pont roulant s’est plié et effondré en partie ; la machine de chargement de combustible est aussi déformée. Mais le plus surprenant est que la dalle anti-missile est sortie de son emplacement. Ce qui signifie très explicitement qu’une explosion a eu lieu dans le puits de cuve et non pas seulement dans le hall du niveau technique.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Les schémas suivants montrent que c’est le grand bazar dans le puits de cuve, les éléments du niveau inférieur s’étant effondrés sur le couvercle jaune de l’enceinte de confinement.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer
La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Lors de ces investigations, Tepco a réalisé des mesures de doses aux abords des dalles et à différents endroits accessibles sous le premier niveau de dalles. On voit par exemple qu’un point en bordure du puits est mesuré à plus de 0,5 Sv/h.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Sous la dalle supérieure, la mesure est de 2,2 Sv/h. Pour un liquidateur qui resterait à cet endroit une heure, cette dose provoquerait un syndrome hématopoïétique (les populations de lymphocytes et globules blancs diminuent considérablement). D’où l’impossibilité de démanteler le réacteur pour l’instant.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Regardons maintenant sous ces dalles. Des caméras y ont été dirigées en passant par les interstices entre les éléments. Mais tout d’abord, voici un écorché du réacteur montrant où se situent la cuve et le couvercle (jaune) qui ferme l’enceinte de confinement, juste en dessous des dalles anti-missiles.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Voici une photo reconstituée du couvercle de cuve. Celui-ci ne semble pas avoir bougé.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Le couvercle de la cuve est bien resté en place, la preuve en est cette photo du couvercle boulonné :

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Le problème, c’est que durant la fusion du combustible, la chaleur était telle que l’acier des boulons s’est dilaté, que le joint entre le puits de cuve et son couvercle n’a plus rempli son rôle et que l’hydrogène produit à l’intérieur de la cuve et les gaz et particules radioactives ont pu fuir vers le puits de cuve. Les deux photos suivantes montrent le couvercle, dont la peinture jaune d’origine a perdu son éclat suite à la trop grande chaleur, et son joint dilaté.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Dans l’écorché suivant, nous voyons comment est disposé la cuve dans l’enceinte : elle repose sur un socle cylindrique en béton, formant une cavité en son centre. Ce socle a une hauteur de 7 m, un diamètre intérieur de 5 m et un diamètre extérieur de 7,40 m. Il pèse 480 t.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Et c’est là que les choses se gâtent.

Après la formation du corium, ce dernier a percé le fond de cuve et est tombé dans le fond de l’enceinte de confinement, à la base du socle. Si le corium a le pouvoir de fondre l’acier, il peut également manger le béton. C’est ce qu’il se produisit et qui a été révélé en 2022. Non seulement il a creusé son nid dans la dalle de base de l’enceinte, mais il aurait aussi rogné le béton du socle sur une hauteur, selon le schéma ci-dessous, de 2 m et une épaisseur d’environ 0,60 m, laissant l’armature en acier à nu.

(source dessin : Morishige)

(source dessin : Morishige)

Sur la photo suivante prise à l’aide d’un robot, on voit l’armature en acier du socle et des stalactites de corium dans la partie supérieure.

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Mais où est parti le corium ? La photo suivante nous donne un élément de réponse : elle montre une coulée de corium empruntant le tuyau de raccordement de l’enceinte à la piscine torique qui se trouve à la base du réacteur.  

La cuve du réacteur 1 de Fukushima Daiichi menace de s’effondrer

Ces découvertes sont très inquiétantes. La cuve pesant 1000 t et le socle pesant 480 t, c’est près de 1500 t que doit supporter la base du socle qui ne tient plus qu’avec de la ferraille corrodée. Au premier tremblement de terre un peu violent (avec de fortes accélérations au sol), c’est l’ensemble de la cuve qui risque de s’effondrer au fond de l’enceinte de confinement, rendant le démantèlement impossible. 

 

C’est un nouveau défi que doivent relever les ingénieurs de Tepco et de l’IRID (International Research Institute for Nuclear Decommissioning)* : comment consolider un socle dans un milieu hyper-radioactif, inondé et quasi inaccessible ?

 

Et une autre question découle de cette découverte : quel est l’état des deux autres réacteurs (n° 2 et 3) qui ont subi également une fusion du cœur et un écoulement de corium dans leur enceinte de confinement ?

 

Le béton, même armé, n’est pas éternel. Il est reconnu que les constructions en béton armé commencent leur fin de vie au bout de 50 ans à cause de la carbonatation : le CO2 se dissout dans le ciment qui se fragilise, ce qui permet la corrosion des aciers. On estime ainsi que la durée de vie normale des immeubles construits en béton est de soixante-dix à cent ans. Par exemple, la Chapelle de Rondchamp de Le Corbusier, construite en 1954, est rénovée en 2022-2024. Ainsi, le réacteur 1, construit en 1967-1971, aurait pu durer jusqu’en 2040 s’il n’y avait pas eu la fusion du cœur, l’explosion et le séisme. À cause de la catastrophe, il a vieilli d’un coup et on découvre, 12 ans après, qu’il est toujours une menace permanente.

 

On découvre également que l’industrie nucléaire cache l’essentiel, en particulier en France : le message est depuis 12 ans que, le corium étant refroidi, tout est sous contrôle. Et comme vous venez de l’apprendre, il n’en est rien.

 

Pierre Fetet

 

 

Plus de photos sur l'état du socle de cuve :

http://www.fukushima-blog.com/2022/02/le-corium-du-reacteur-1-visible.html (14-02-2022)

 

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* Les 19 membres de l’IRID :

Agences nationales de recherche et développement

Japan Atomic Energy Agency

National Institute of Advanced Industrial Science and Technology

 

Fabricants de centrales nucléaires

Toshiba Energy Systems & Solutions Corporation

Hitachi-GE Nuclear Energy, Ltd.

Mitsubishi Heavy Industries, Ltd.

ATOX Co., Ltd.

Tousou Mirai Technology Co., Ltd.

 

Compagnies d’électricité

Hokkaido Electric Power Co., Inc.

Tohoku Electric Power Co., Inc.

Tokyo Electric Power Company Holdings, Inc.

Chubu Electric Power Co., Inc.

Hokuriku Electric Power Company

The Kansai Electric Power Comapany, Inc.

The Chugoku Electric Power Co., Inc.

Shikoku Electric Power Company, Inc.

Kyushu Electric Power Company, Inc.

The Japan Atomic Power Company

Electric Power Development Co., Ltd.

Japan Nuclear Fuel Limited

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Sources des illustrations : Tepco et IRID

 

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Rapport Tepco du 29 mars 2023

Rapport Tepco du 29 mars 2023

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Edit du 25/09/2023 :

Selon Tepco, au pire, tout ira bien !

Voir la vidéo de Tepco ici : https://www.tepco.co.jp/library/movie/detail-j.html?catid=61709&video_uuid=15084&fbclid=IwAR3k4p8fX1sMY3vgGt5r3A5UaWiFAw1CpNXjrEpGAeG6ZJz9TxHu7Vjf3wY

 

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Màj : 04/04/2023 : ajout de la source du schéma (Morishige) ; édit du 25/09/2023

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8 avril 2022 5 08 /04 /avril /2022 05:00
Trou béant au BR1

Trou béant au BR1

Depuis quelques années, la Nuclear Regulation Authority, autorité de sûreté nucléaire du Japon communément appelée NRA, mène une enquête approfondie dans les réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi. Régulièrement, dans un souci de transparence et au grand dam de Tepco qui n’aime pas montrer ses ruines, elle publie des vidéos montrant les investigations courageuses effectuées au sein des bâtiments réacteurs radioactifs qui ont pour but de documenter la catastrophe en image, de mesurer la radioactivité de chaque recoin et de chaque tuyau. C’est un travail de longue haleine qui conduit à des analyses et de longues discussions d’experts diffusées également sur la chaîne youtube de la NRA.

Les 25 et 26 novembre 2021, les enquêteurs ont visité successivement le rez-de-chaussée (niveau 1F) du bâtiment réacteur 3 et les niveaux 3F et 4F du bâtiment réacteur 1.

 

Au BR3, les images montrent beaucoup de dégâts, des gravats, des flaques d’eau. L’explosion de ce bâtiment a été la plus spectaculaire et la plus destructrice. C’est sans doute pourquoi les agents de la NRA ne visitent que le rez-de-chaussée. L’un d’eux essaie de monter à l’étage mais il redescend très vite, sans doute à cause d’une trop forte radioactivité.

 

Au BR1, la visite commence au rez-de-chaussée (1F). Les enquêteurs passent dans des couloirs protégés par des cloisons en plastique puis accèdent au 2e étage (3F) en empruntant un escalier. On voit régulièrement des flaques d’eau au sol. Ils passent ensuite au 2e (3F) puis au 3e étage (4F) par un escalier encombré de gravats. À ce niveau, on voit le ciel car le plafond (qui était aussi le plancher de la surface technique) est effondré sur une grande partie. Des poutres métalliques qui portaient la toiture sont également visibles dans le trou béant.

Puis ils redescendent au 2e étage (3F) pour accéder, via un secteur très bruyant, à un autre escalier (à 12 :40) menant au 3e (4F). On y voit alors des cuves de couleur rouge ayant perdu une partie de leur isolation, juste à côté du sas d’accès matériel.

Pour leurs prises de mesures, Ils insistent beaucoup sur toutes les tuyauteries, probablement afin de comprendre par où les radionucléides se sont déplacés dans tout le bâtiment lors de l’explosion.

 

En attendant le résultat de ces mesures et les conclusions de cette gigantesque enquête, on peut lire l’excellent dossier de Simply Info réalisé à l’occasion du 11ème anniversaire de la catastrophe (pour les anglophones) ou l’encore plus complet bilan chiffré de l’ACRO en ligne depuis le 10ème anniversaire.

 

Pierre Fetet

 

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Dossier photographique des BR1 et BR3 (captures d’écran des vidéos)

Vidéos de la NRA en bas de page

 

Gravats issus de l'explosion du 14 mars 2011 (BR3)

Gravats issus de l'explosion du 14 mars 2011 (BR3)

Matériel détruit (BR3)

Matériel détruit (BR3)

Linteau de porte endommagé (BR3)

Linteau de porte endommagé (BR3)

Tuyaux corrodés (BR3)

Tuyaux corrodés (BR3)

Escalier d'accès au sous-sol (BR3)

Escalier d'accès au sous-sol (BR3)

Corrosion (BR3)

Corrosion (BR3)

Tuyauteries intactes (BR3)

Tuyauteries intactes (BR3)

Chaussures abandonnées (BR3)

Chaussures abandonnées (BR3)

Matériel endommagé (BR3)
Matériel endommagé (BR3)
Matériel endommagé (BR3)
Matériel endommagé (BR3)

Matériel endommagé (BR3)

Salle ayant subi peu de dégâts

Salle ayant subi peu de dégâts

Trou béant dans le plafond du niveau 4 (BR1)

Trou béant dans le plafond du niveau 4 (BR1)

Gravats issus de l'explosion du 12 mars 2011 (BR1)

Gravats issus de l'explosion du 12 mars 2011 (BR1)

Poutres de la toiture tombées au niveau 4 (BR1)

Poutres de la toiture tombées au niveau 4 (BR1)

Plafond du niveau 4 (BR1)

Plafond du niveau 4 (BR1)

Trappe soulevée par le souffle de l'explosion (BR1)

Trappe soulevée par le souffle de l'explosion (BR1)

Fers à béton et gravats (BR1)

Fers à béton et gravats (BR1)

Tuyau éclaté (BR1)

Tuyau éclaté (BR1)

Gravats (BR1)

Gravats (BR1)

Condenseurs de secours au niveau 4 (BR1)
Condenseurs de secours au niveau 4 (BR1)

Condenseurs de secours au niveau 4 (BR1)

Prise de mesure de radioactivité (BR1)

Prise de mesure de radioactivité (BR1)

Difficile de passer ! (BR1)

Difficile de passer ! (BR1)

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14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 16:09

Du 8 au 10 février 2022, Tepco a mené des investigations dans l’enceinte de confinement du réacteur n° 1 de Fukushima Daiichi. En 2017, le précédent essai d’envoyer une caméra avait échoué.

 

Cette fois-ci, les images capturées par un robot submersible ROV-A montrent des structures brisées, des effondrements, des tuyaux, des débris et des amas de corium, tout cela baignant dans l'eau de refroidissement. On avait déjà vu le corium du réacteur 2 en 2018. Celui du réacteur 1 semble être tombé au fond de l’enceinte, sous le support de la cuve. Une photo montre aussi que le corium emprunte le chemin d'un tuyau rejoignant la piscine torique où il a pu se déverser.

 

Selon Tepco, il faudra entre 30 et 40 ans pour retirer les 280 tonnes de corium du réacteur n° 1. Mais pour l’instant, l’opérateur n’a réussi qu’à remuer quelques grammes. Une mesure maximum a été donnée par Tepco : 2 sieverts/heure. Le corium est une matière tellement radioactive qu’un homme ne peut l’approcher sans mourir. On peut donc craindre qu’il faille plusieurs siècles avant de pouvoir régler ce problème, d’autant plus qu’il y a environ 900 tonnes de corium pour les trois unités touchées par la catastrophe en 2011. Pour mémoire, le corium de Tchernobyl est toujours à la même place depuis 1986. Avec l'annonce de construction de nouvelles tranches nucléaires en France, c'est une matière qui a de l'avenir !

 

Le robot envoyé la semaine dernière transportait plusieurs mini-caméras. Il a transmis via un câble blindé vidéos et photos de l’intérieur de l’enceinte. Les premières missions consistaient à établir un chemin pour le câble en fixant avec des aimants des anneaux de guidage sur les parois. Il y a deux mètres d’eau hautement radioactive au fond de l’enceinte et la progression du robot dirigé à distance n’est pas facile car il y a des décombres partout. Ces aides de guidage serviront aussi aux prochaines missions, 5 autres robots étant déjà prévus dans les prochains mois dans le but de collecter plus d’informations et des échantillons. Ces robots sont co-développés par Hitachi-GE Nuclear Energy et l'Institut international de recherche sur le déclassement nucléaire (IRID), un consortium qui est dans les faits financé par le gouvernement nippon. L’électricité nucléaire n’est pas chère paraît-il, mais les coûts d’une catastrophe nucléaire sont au final payés par le consommateur qui paie ses impôts.

 

Pour ne rien perdre de ces informations, j’ai constitué un dossier de photos et de captures d’écran que vous trouverez ci-dessous. Une des deux vidéos diffusées par Tepco est également en ligne sur la chaîne youtube du blog ici ou en bas de page.

 

Pierre Fetet

 

__________________________

 

Où l'on aperçoit le corium dans la vidéo diffusée par Tepco :

 

(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)
(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)

(captures d'écran à partir de la vidéo Tepco)

Où l'on aperçoit les décombres :

Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible

Les photos fournies par Tepco :

Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible

Captures d'écran issues du dossier technique :

Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible
Le corium du réacteur 1 visible

Vidéo

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23 juin 2017 5 23 /06 /juin /2017 18:12

De novembre 2016 à février 2017, Tepco a mené diverses inspections robotisées dans le bâtiment réacteur 1 de Fukushima Daiichi visant à examiner l’enceinte de confinement et à contrôler l’état de la piscine de combustible où 67 tonnes de combustible nucléaire y sont encore coincées (292 assemblages de combustible usé et 100 assemblages de combustible neuf).  Les médias français n’ont pas relevé cette information qui aurait pourtant fait la une de l’actualité en 2011. La raison en est peut-être que le document est resté à un niveau plutôt confidentiel : Tepco n’a fait aucune publicité de son rapport daté du 30 mars 2017 et s’est bien abstenu de le diffuser en anglais. Une autre raison, plus évidente en France, est qu’il n’est pas politiquement correct de montrer des images d’un couvercle en béton effondré dans un puits de cuve de réacteur atomique alors que le lobby nucléaire hexagonal n’a qu’un seul souhait : démarrer l’EPR de Flamanville malgré ses défauts de conception.

Le niveau de service du bâtiment réacteur 1 en cours de dégagement (photo Tepco)

Le niveau de service du bâtiment réacteur 1 en cours de dégagement (photo Tepco)

Suite à l’explosion du 12 mars 2011, le toit en béton et en acier du bâtiment réacteur 1 est tombé sur le niveau technique. Les inspections ont permis de découvrir que les éléments en béton du couvercle du puits de cuve du réacteur ont été soulevés, montrant des déplacements plus importants qu'on ne l'avait jusqu'alors supposé. En France, les autorités nucléaires avaient tout simplement écarté cette hypothèse pour le réacteur 1 pour rassurer l’opinion. Il avait été rabâché que seul le niveau 5 avait subi une explosion d’hydrogène. Or concrètement, pour que des dalles de plusieurs tonnes se soulèvent, il a fallu qu’une explosion se produise au moins dans le puits de cuve, voire plus bas dans l’enceinte de confinement.

Vue oblique du réacteur 1 (source Tepco légendée)

Vue oblique du réacteur 1 (source Tepco légendée)

Etat actuel des équipements de la surface technique du BR1 (schéma Tepco traduit)

Etat actuel des équipements de la surface technique du BR1 (schéma Tepco traduit)

La visualisation en 3D réalisée par Tepco montre la configuration des équipements endommagés. Le pont roulant et la machine de chargement du combustible sont tous deux situés au-dessus de la piscine de combustible, ce qui rendra problématique leur démantèlement futur. Il faudra trouver des astuces pour que des débris ne tombent pas plus bas dans la piscine afin de ne pas endommager le combustible. On remarque que le pont roulant a sa poutre nord très endommagée, ce qui suppose qu’elle a dû être soulevée par le souffle de l’explosion puis pliée sous son propre poids en retombant.

Les trois couches du couvercle du puits de cuve du BR1 (source Tepco légendée)

Les trois couches du couvercle du puits de cuve du BR1 (source Tepco légendée)

Le puits de cuve est habituellement recouvert de trois couches de béton, comme le montre le schéma ci-dessus. Chaque couche est composée de trois éléments formant un disque une fois assemblés. Ces éléments ont plusieurs fonctions : ils font écran à la radioactivité du réacteur, ils servent de plancher à la surface technique quand le réacteur est en marche et ils servent également à limiter la casse en cas de pépin au réacteur. Cette dernière fonction fait qu’en France, on les appelle « dalles anti-missile », non pas pour se protéger d’un missile provenant de l’extérieur, mais de la possibilité de la remontée subite des tiges de commande des barres de contrôle (qui sont dans la partie supérieure de la cuve dans les réacteurs français). A Fukushima Daiichi, cette remontée des barres est impossible car elles sont situées en fond de cuve.

 

Les trois couches des dalles recouvrant le puits de cuve du BR1 (schémas Tepco)

Les trois couches des dalles recouvrant le puits de cuve du BR1 (schémas Tepco)

Ce couvercle à trois couches n’est pas scellé hermétiquement. Tout tient en place uniquement avec le poids. Les conséquences de l’explosion ont fait que la dalle intermédiaire a été délogée en partie vers le haut et en partie vers le bas. La dalle inférieure est tombée dans le puits de cuve directement sur le couvercle de l’enceinte de confinement. Quant à la dalle supérieure, elle dépasse le niveau technique de son épaisseur alors qu’elle devrait être au même niveau que le plancher.

Des dalles en béton sont retombées dans le puits de cuve (schémas Tepco)

Des dalles en béton sont retombées dans le puits de cuve (schémas Tepco)

Photos des dalles du puits de cuve du BR1 (document Tepco traduit)

Photos des dalles du puits de cuve du BR1 (document Tepco traduit)

Des mesures de dose ont été effectuées autour du couvercle du puits de cuve : le débit augmente à mesure qu'on va vers le centre ; il s’agit probablement de la radioactivité provenant de la cuve du réacteur, bien qu’une rupture d’étanchéité du joint du couvercle aurait dû montrer de plus fortes doses sur les bords du puits de cuve. Le couvercle a-t-il été percé en son centre ? Ou bien existe-t-il une soupape de sécurité à son sommet, comme pour le couvercle de la cuve ?

Exemple de couvercle d’enceinte de confinement : celui du réacteur 4 (photo Tepco)

Exemple de couvercle d’enceinte de confinement : celui du réacteur 4 (photo Tepco)

Le débit maximal mesuré du côté de la piscine de matériel était de 512,7 mSv/h. Mais au centre des dalles, la radioactivité est de 2 230 mSv/h. Pour comparaison, Tepco avait mesuré en 2013 la radioactivité au centre des dalles du puits de cuve du réacteur 3 : elle était de 2 170 mSv/h. Cette comparaison de mesures montre que la fuite du BR1 semble similaire à celle du BR3.

Mesures prises sur le côté nord du puits de cuve du BR1 (source Tepco)

Mesures prises sur le côté nord du puits de cuve du BR1 (source Tepco)

Mesures prises sous le niveau supérieur des dalles du puits de cuve (source Tepco)

Mesures prises sous le niveau supérieur des dalles du puits de cuve (source Tepco)

Il y a un phénomène bien connu, déjà décrit par Arnie Gundersen : quand une enceinte de confinement est en proie à une pression ou une chaleur élevée, elle peut temporairement relâcher de la vapeur et des gaz. Mais on ne sait pas clairement si c'est ce qui s'est passé au BR1. Seul le démantèlement du puits de cuve permettra d’en savoir plus.

D’autres investigations, menées cette fois à l’intérieur de l’enceinte de confinement en mars 2017, on permis de conclure à la présence de corium en poudre au fond de la cuve. Plus de six ans après la catastrophe, les informations nous arrivent ainsi au compte-goutte… Des informations concernant l’explosion du BR1 commencent à sortir, en particulier un dossier, paru en février 2017, essayant de présenter les discussions concernant les évènements qui ont pu se produire dans le réacteur. Le document doit être passionnant mais il est disponible uniquement en japonais.

 

Pierre Fetet


 

Fukushima : du nouveau au réacteur 1

[Je cherche un ou plusieurs traducteurs natifs pour traduire tranquillement tout ou partie du dossier japonais sur l'explosion du réacteur n°1. Me contacter par le formulaire de contact.]

_______________________

 

En savoir plus :

 

Rapport Tepco

Consulter le rapport

 

Article de Simply Info

Fukushima Unit 1 Refueling Floor Inspection Results

(merci à Evelyne Genoulaz pour ses traductions)

______________________

Dernière mise à jour : 02/09/17

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 00:43

 

"Il est tout à fait possible que la fusion se soit également produite au sein des réacteurs deux et trois [et que] la plupart du combustible soit sans doute tombé au fond [de la cuve sous pression], comme dans le réacteur numéro un", a déclaré un porte-parole de Tokyo Electric Power.

 

Source : Le Monde

http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/05/24/tepco-annonce-que-les-reacteurs-2-et-3-sont-en-fusion_1526427_1492975.html

 

 

1, 2, 3, ça fait 3 cœurs fondus ! Tepco reconnaît officiellement la fusion des réacteurs 1, 2 et 3 après deux mois d’entourloupes. Heureusement qu’il y a des gens qui parlent au Japon, sinon on en serait encore à un incident mineur…

 

En fait pour ceux qui s’informent correctement, c’est-à-dire par le réseau des veilleurs de Fukushima, cette information de Tepco n’est pas vraiment une nouveauté. Je vous en avais déjà parlé il y a 3 semaines avec la déclaration de Mishio Ishikawa à la télévision le 29 avril dernier ( http://fukushima.over-blog.fr/article-les-coeurs-des-reacteurs-1-2-et-3-de-fukushima-dai-ichi-auraient-fondu-a-100-73003947.html ). On ressent juste de la colère face à cette entreprise menteuse et manipulatrice, qui n’hésite pas à cacher la vérité en mettant en péril la vie de dizaines de milliers d’habitants.

 

Et puis, il y a maintenant le professeur Hiroaiki Koide de l'Université de Kyoto, qui aurait déclaré hier devant la commission de la chambre haute du parlement Japonais que lui et ses collègues avaient eu à subir de "fortes pressions pour ne pas publier immédiatement les données de contamination dès le 15 mars" dans le cadre de l'accident de Fukushima. H. Koide avait fait de nombreuses déclarations préalables selon lesquelles les autorités Japonaises minimiseraient systématiquement les retombées de l'accident dans le cadre d'accords secrets entre les opérateurs et les autorités de contrôle nucléaires.

source :

 http://www.forum-rpcirkus.com/t1653p210-les-informations

 

Fusion-et-excursion-corium

 

Bon alors maintenant, où en est le corium des trois réacteurs ? Ce ne sont pas les ingénieurs de Tepco qui vous le diront, car ils n’en savent rien ! Il n’y a pas de caméra sous la cuve, et même s’il y avait du matériel pour mesurer quoi que ce soit, il serait fondu par cet infâme magma. Donc il faudra attendre plus de 10 ans (voire 20 selon Thierry Charles, IRSN), avant qu’il ne refroidisse et que l’on sache ce qu’il est devenu, à moins qu’il ne provoque une nouvelle explosion. Le Mainichi a publié hier les déclarations de Chris Allison du Idaho National Laboratory, USA, créateur d’un logiciel de simulation d'analyse d'accident grave, qui a estimé à son tour qu'en cas de "blackout station" total sur un réacteur de même modèle qu'à Fukushima, l'ensemble du combustible fondrait et se regrouperait en fond de cuve à environ +200 minutes puis que le corium atteindrait 1650° C à +260 minutes après le début du blackout, température de fusion de l'acier inoxydable de la cuve du réacteur. La synthèse de ces travaux a été communiquée à l'AIEA fin mars, ce qui n'a pas empêché Tepco de révéler la gravité réelle de l'accident 45 jours plus tard et de continuer à soutenir à ce jour que le corium est "probablement" resté bien sagement stationné au fond de la cuve du réacteur. Mais qui croit encore Tepco ?

 

Source Mainichi :
http://mdn.mainichi.jp/mdnnews/news/20110523p2a00m0na019000c.html

 

 

 

 

 

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 00:47

cuve percée de nombreux trous

 

Cette illustration est l'image d'un réacteur à eau bouillante en construction identique à ceux utilisés à Fukushima Dai-ichi pour les unités 1 à 5. Sur cette photo, on voit la piscine torique à la base et l'enceinte de confinement, en forme de poire. A l'intérieur, la cuve du réacteur, qu'on ne peut pas voir.

 

Avec cette image, on est loin d'un shéma simplifié et réducteur d'Areva et on perçoit bien la complexité d'un réacteur. Une multitude de tuyaux et de circuits divers traversent l'enceinte de confinement. Chaque trou fragilise l'enceinte, c'est pourquoi l'on porte beaucoup de soin aux soudures qui doivent être irréprochables pour garantir l'étanchéité et la solidité de l'ensemble.

 

Pour la cuve du réacteur même, c'est la même chose, la qualité des aciers et des soudures doit être parfaite. Or, avec le tremblement de terre violent du 11 mars dernier, puis les problèmes de surpression et de surchauffe des réacteurs et d'explosion des bâtiments, les cuves ont été et continuent d'être malmenées.

 

Tepco vient d'annoncer que la cuve du réacteur n°1 avait des trous. C'est ce qui peut arriver de pire à un réacteur. Le coeur fondu, appelé corium, risque maintenant de descendre dans le fond de l'enceinte de confinement, puis dans la cavité située en dessous. S'il arrive là, il pourra alors commencer à ronger lentement la dalle de béton qui a 8 mètres d'épaisseur.  

 

Si le corium réussissait à traverser cette dalle, la pollution du sol géologique serait alors irrémédiable et dramatique. En 1986, l'union soviétique avait coulé une dalle de béton sous le réacteur de Tchernobyl pour éviter justement ce problème majeur.

 

Et en 2011, alors que deux mois se sont écoulés depuis le début de la catastrophe de Fukushima, on laisse une entreprise privée gérer seule la pire catastrophe nucléaire au monde...

 

 

Pour plus de détail sur cet accident majeur dans le réacteur n°1, lire l'article de Dominique Leglu ici :

http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/

 

autre source : Kyodonews

http://english.kyodonews.jp/news/2011/05/90715.html

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 17:40

Mishio IshikawaSelon Mishio Ishikawa, ardent promoteur de l’énergie nucléaire et fondateur du JANTI (Japan Nuclear Technology Institute), les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima Dai-ichi auraient fondu à 100%.

 

S’exprimant dans une émission le 29 avril sur Asahi TV, il a créé la surprise en donnant une version totalement différente de celle de Tepco et du gouvernement.

 

Iida Tetsunari, directeur de l’ISEP (Institute for Sustainable Energy Policies), qui participait également à l’émission, a affirmé être entièrement d’accord avec l’évaluation de la situation de Mishio Ishikawa et a ajouté : « Personne ne sait ce qu’il faut faire, nous devons demander l’avis mondial des meilleurs et des plus brillants ».

 

Kohey Otsuka, vice-ministre de la santé et des affaires sociales déclare pour conclure : « Aucun de nous ne sait à coup sûr l’état du cœur des réacteurs, il ne faut pas faire de spéculations sur une télévision nationale ». Sous entendu : fermez-la maintenant !

 

Trop tard Monsieur le censeur, l’Internet se charge de diffuser dans le monde entier l’avis d’un spécialiste de la question nucléaire.

 

Car il s’agit de la sécurité du monde entier.

 

Qui est Mishio Ishikawa ?


Né dans la préfecture de Kagawa Takamatsu, il est diplômé en génie mécanique à Tokyo. En 1957, il entre à l'Institut japonais de recherche sur l'énergie nucléaire (JAERI) de Tokai-mura. Il participe à la réalisation d’un réacteur de démonstration au Japon en 1963. Après avoir été directeur adjoint de l’Institut de Tokai, il devient, en 1991, professeur à l’Université d’Hokkaido. De 1973 à 2004, il est conseiller dans diverses organisations (AIEA, Agence de sureté nucléaire) et au ministère de la Science et la Technologie. En avril 2005, il devient président du Japan Nuclear Technology Institute (JANTI). Depuis sa retraite, il sert de conseiller technique pour l'énergie nucléaire. Ses publications portent entre autres sur le démantèlement d’un réacteur nucléaire, et sur l'emballement d’un réacteur nucléaire.

 

sources :

  

Blog d’un Japonais vivant en Californie qui a diffusé et retranscrit des passages de l’émission

http://ex-skf.blogspot.com/2011/04/fukushima-i-nuke-plant-japan-nuclear.html

  

Emission télé sur la chaine Asahi TV du 29 avril 2011 :

vidéo en japonais

http://www.youtube.com/user/superkeaton2011#p/u/9/kO0flpwmjJI

vidéo avec traduction française partielle

http://www.dailymotion.com/video/xii9gb_m-ishikawa-tout-le-combustible-a-fondu_news

 

Site du JANTI

http://www.gengikyo.jp/english/shokai/shoukaiindex.html

 

Site de l’ISEP

http://www.isep.or.jp/

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 23:58

On ne parle plus de la centrale dans les medias mais pourtant la situation reste pour le moins catastrophique...

 

 

Les informations suivantes sont extraites de l'excellent site de l'ACRO.

lien :

http://www.acro.eu.org/chronoFukushima.html

 

Réacteur n°1

Mercredi 20 avril, TEPCo a injecté 8 700 m3 d'azote.

Samedi 23 avril, le gouvernement japonais a exprimé ses craintes quant à la solidité de l'enceinte de confinement du réacteur n°1. TEPCo injecte actuellement 6 tonnes d'eau par heure dans la cuve. 7 000 tonnes ont déjà été versées. Au contact du combustible fortement endommagé, cette eau se vaporise pour se recondenser dans l'enceinte de confinement, la chambre de suppression étant pleine d'eau. En tant normal, cette chambre n'est qu'à moitié pleine. L'accumulation d'eau dans l'enceinte exerce une pression élevée sur les parois et la fragilise en cas de séisme. L'eau serait arrivée à mi-hauteur environ. TEPCo, conformément à sa feuille de route, continue à emplir l'enceinte et se veut rassurante...

 

Réacteur n°2

Jeudi 21 avril, TEPCO a annoncé que la fuite d'eau maintenant colmatée a entraîné un relargage estimé à 520 tonnes d'eau très radioactive, soit 4 700 térabecquerels (1 terabecquerel représente un million de millions de becquerels) ou 20 000 fois l'autorisation de rejet annuel. Plus précisément, il y avait 2 800 terabecquerels d'iode-131, 940 térabecquerels de césium 134 et autant de césium 137. Ce seul rejet mériterait d'être classé au niveau 5 ou 6 de l'échelle internationale INES, note le Yomiuri daté du 23 avril.
Samedi 23 avril, à 7h, TEPCo a annoncé avoir pompé 930 tonnes d'eau des sous-sols. A ce jour, TEPCo aurait injecté 14 000 tonnes d'eau dans ce réacteur.

 

Réacteur n°3

Jeudi 21 avril, il est apparu que le réacteur n°3 suit le réacteur n°2, l'eau très radioactive des sous-sols va bientôt déborder. Elle est à 108 cm seulement en dessous du niveau du sol et le niveau de l'eau est monté de 3 cm entre mardi et mercredi 11h. Il faut donc pomper, mais le condenseur est plein et TEPCo ne sait pas où mettre l'eau.
Samedi 23 avril, un ouvrier a trouvé un gravat de béton ayant un débit de dose de 900 millisieverts par heure près du réacteur n°3. Il a été déplacé avec un équipement lourd. A ce jour, TEPCo aurait injecté 9 600 tonnes d'eau dans ce réacteur.

 

Réacteur n°4

Samedi 23 avril, TEPCo a injecté 140 tonnes d'eau dans la piscine, en plus des 200 tonnes injectées la veille car la température est toujours au dessus de 90°C. Le niveau de l'eau est monté d'un mètre et la température est redescendue à 66°C. L'eau dépasse de 2 m le haut des barres de combustible, selon une caméra fixée au bout du bras qui injecte l'eau. Il y a des craintes que le poids de l'eau endommage plus le bâtiment.

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 20:32

Dimanche 17 avril, un robot a mesuré des débits de doses allant de 10 à 49 millisieverts (mSv) par heure dans l’unité 1 (côté nord), et de 28 à 57 mSv dans l’unité 3.

Comparés aux taux habituels des réacteurs en temps normal (0,01 mS/h), ces chiffres montrent une radioactivité de 1000 à 5700 fois supérieure à la normale.

C'est donc difficile d'y travailler longtemps dans ces conditions, d'autant plus que samedi, on avait relevé un pic de radioactivité de 270 millisievert/h sur le côté sud du réacteur n°1.

Du côté de l'unité n°4, de nouveaux arrosages de la piscine de stockage ont eu lieu, son eau de refroidissement étant proche de l’ébullition (s'il en restait ?). On craigait ces derniers jours une fission en cours de combustibles neufs qui y étaient entreposés.

 

source : http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/nn20110418x1.html

 

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Une analyse critique des données concernant les rejets des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi initiés en août 2023, dossier réalisé par la CRIIRAD qui tente de répondre à ces questions : Quels sont les principaux défis auquel est confronté l’exploitant de la centrale ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés dans le Pacifique ? Les produits issus de la pêche sont-ils contaminés ? Est-il légitime de banaliser le rejet d’éléments radioactifs, notamment du tritium, dans le milieu aquatique ? Qu’en est-t-il en France ?

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